[Es]crime

j’écrirai ton nom
sur les pages blanches
jusqu’à ce que l’encre
traverse le papier
noie nos détracteurs
et s’ils les brûlent
les pages blanches
je te graverai sur mon corps
sous la gerbe de lavande
qui orne ma poitrine

je hurlerai ton nom
celui que tu as choisi
dans l’écho dans montagnes
jusqu’à ce que les lacs
soient lisses comme des miroirs
j’attendrai
que cessent les remous
ceux qui font chavirer
les mots que tu prononces

je ne craindrai rien
et si
mon poignet se disloque
ma voix casse
mes tendons s’étiolent
tes bandages
ton regard
je sais
qu’on est plus fort
à deux
à dix
à mille

je porterai tes enfants
ils seront aussi les miens
je les porterai en mon sein
pour que personne ne les arrache
je leur écrirai des histoires
j’y mettrai
mon corps
mon âme
beaucoup d’encre
et de papier
rouge, orange, jaune,
vert, bleu, violet
les modèles s’érigeront
pour que jamais
ils ne vivent
ce que tu as vécu
et que ton nom
résonne dans le vide
oublié
banal
il sera
bleu clair, rose et blanc
brillant
mais pas plus que les autres
mon étendard